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Pour pouvoir comprendre, je dois vous expliquer le contexte qui m’a mené à créer Pied à Terre PAT. À l’époque où cette idée a germé, j’étais encore officiellement éducateur de l’enfance. En raison de mes fortes valeurs humaines, d'une gestion de la pandémie de Covid qui n’avait rien de sanitaire (on devait tout désinfecter à outrance pendant que les enfants se passaient les jouets de mains en bouches, mélangeaient les germes et rentraient à la maison - cherchez l’erreur) et du développement d'une tendance transgenre qui se manifestait même en garderies (pas de problème pour les adultes, mais devoir accompagner des enfants « transgenres » dès 4 ans, alors qu’ils commencent à peine à comprendre la différence entre les deux…), j’ai fini régulièrement en burn-out ou renvoyé. Je ne pouvais pas continuer ainsi. Il fallait donc que je me réoriente, avec des moyens très limités.

À cette époque, avec mon conjoint et notre enfant, nous sommes partis pour un voyage en famille en Turquie. Cela nous a permis de participer à un voyage touristique en bus, tout compris, sur une journée. Le bus est venu nous chercher à notre hôtel et nous avons découvert la région… nous avons visité un zoo, fait un tour en Quad, et profité de 5 minutes au bord d’un lac où nous avons observé des grenouilles… Puis, nous avons pris un téléphérique pour atteindre une montagne boisée… Le repas de midi, inclus dans l’offre, a été servi dans un beau restaurant en pleine nature, au bord d’une rivière. Après la visite d’un apiculteur bio et d'autres artisans locaux, il était déjà temps de rentrer. Le bus a déposé chaque touriste à son hôtel respectif. C’était agréable de découvrir ce tour et de pouvoir s’inscrire à la dernière minute depuis l’hôtel. Ne connaissant pas la région, certaines pépites m’auraient échappé si j'avais dû tout organiser seul.

De retour en Suisse, j’ai cherché des offres similaires pour la région. À ma grande surprise, c’était le vide. À part des sites connus comme la Jungfrau, Interlaken, le château de Chillon, Saanen, Montreux et la Gruyère, il n’y avait rien. Chers touristes, débrouillez-vous pour découvrir la Suisse ! Et encore, le départ depuis votre hôtel est presque du service privé !

De plus, lors de ce voyage en Turquie, j’ai remarqué le besoin humain de se reconnecter avec la nature. Grâce à mon intérêt personnel pour ceux qui s'engagent pour un monde plus respectueux de l’Humain et de la Nature, j’ai noué des contacts avec des personnes vraiment engagées. Le manque de liens entre les touristes du monde entier et ces personnes en Suisse qui se dévouent pour un monde plus cohérent m’est apparu très clairement.

En effet, la Suisse est belle et pleine de ressources. Il existe encore des lieux préservés qui ne demandent qu’à être découverts, et des personnes qui n'attendent que de partager leur savoir-faire et leur passion.

C’est ainsi que l'idée de créer PAT est née. J’ai relevé ce défi : créer des liens uniques et personnels. Dès le début, je ne visais pas la quantité, mais la qualité des rencontres. Je tiens particulièrement à la sélection des personnes et des lieux visités. Par exemple, je sélectionne uniquement des fermes pratiquant une agriculture respectueuse des animaux et de l’environnement, et des artisans engagés pour un commerce durable, dans l’esprit du dicton indien : « on n’hérite pas la terre de nos ancêtres, mais on l’emprunte à nos enfants. »

Voyant le nombre de touristes venant en Suisse pour ses paysages et ses produits locaux, et constatant un manque de diversité dans les offres touristiques, j’ai compris qu’il y avait là une opportunité.

Je me suis donc lancé dans le projet Pied À Terre, sans aucune formation dans ce domaine. Avec courage, j’ai commencé à parler de cette idée aux artisans proches de moi. J’ai rapidement reçu de nombreux retours positifs.

J’ai toujours été salarié. L’idée de devenir entrepreneur était vertigineuse, surtout avec peu de moyens financiers. Heureusement, ce projet ne nécessitait pas une grosse infrastructure. Mon atout principal est les contacts que j’ai noués au fil des années, ma créativité, et mon envie profonde de contribuer à l’émergence d’un monde post-néolibéral, plus humain.

Mon but avec les circuits PAT est de créer des liens entre les visiteurs et les artisans locaux, et de transmettre des valeurs commerciales humaines et respectueuses de l’environnement. J’espère semer des graines qui germeront à travers le monde. Je veux montrer qu’un commerce réellement équitable est possible et épanouissant !

À force de parler de mon idée et de recevoir des retours positifs, il est devenu impossible de faire marche arrière. Aujourd’hui, mon projet me pousse en avant. J’ai décidé de faire confiance à la Vie et de continuer, malgré mes peurs. Cette aventure m’a fait découvrir un nouvel univers professionnel : création de logo, site internet, publicité, etc.

Ce qui compte pour moi, ce n’est pas tant le gain financier (même si, comme tout le monde, je dois payer mon loyer), mais de trouver une activité qui reflète mes valeurs personnelles et me réconcilie avec l’humain.

Je me réjouis de vous accueillir et de partager de belles expériences avec vous !